De l’esclavagisme, j’vous dis.
Avec ces temps de crises, il est sûr que Charybde guette les mouvements de Scylla et de Lamia, et pour faire ça en toute discrétion, ils appellent qui ? Les espions. Et qui est espion ? Invidia. Quelle plaie, alors qu’il aurait voulu flâner lui aussi, voilà qu’on lui édicte d’une mission, des plus monotones qui plus est.
« Passe au QG avant demain », c’était le message qu’il a reçu, et il était évident qu’il n’avait pas vraiment le choix, il fallait bien gagner sa vie après tout. C’est d’un pas adynamique qu’il foulait le sol carrelageux du quartier général de Charybde. Les gens de l’interne étaient tous en uniforme, ça ressemblait presque à une armée tellement tout était méticuleusement carré et structuré. D’un côté, cet accoutrement était bien la preuve de leur feignasserie, eux risquaient quoi… leurs doigts, wow, dans leurs bureaux, et arrivaient encore à se plaindre. Quand on leur faisait la remarque, ils sortaient tous « Ce n’est pas la même fatigue. », parce que yen avait 36 000 de fatigues ?! La fatigue morale, c’est simplement un prétexte à la procrastination, quelle bande de faiblards.
C’est une bonne poignée de minutes après qu’il sortit de la pièce qui distribuait des missions çà et là aux membres de Charybde qui agissaient sur le terrain, quelques papiers confortablement installés sous son bras. Durant ce laps de temps, les couloirs s’étaient plus ou moins remplis, ce devait être l’heure de la pause et les employés ont sans doute dû s’échapper de leur quotidien si monocorde et oublier leur boulot le temps d’une heure ou deux.
Pourtant, parmi cette accumulation d’anthropoïde stupides, il y vit quelque chose de moins morne, une touffe blonde, traînant derrière elle un corps imposant, trapu et pourtant si fragile, comme si un simple zéphyr aurait eu le pouvoir de le briser en de milliers de morceaux - et oh ahah, n’oublions pas cette désagréable fragrance, un arôme de mort, comme si son corps entier était déjà entré en putréfaction avant même d’avoir terminé sa croissance, comme si l’air avait un effet nuisible, doux poison que tu semblais respirer à chaque inhalation.
Skye.
Toujours devant la porte qu’il vient de passer et fermer, il prit un instant pour ricaner discrètement, il se souvenait parfaitement de ce gars. Comment ne pas se souvenir de toutes les atrocités qu’il ait pu subir, et comment ne pas se souvenir que toi, Invidia, fut de convinence avec ces hommes ? Une idée émerge dans son encéphale.
Puis, il reprend sa marche, au bout de quelques secondes.
Invidia reprendra sa marche dans l’enveloppe charnelle d’Arizona Opium Winchester, cette fois là. Ses yeux bleus dévisagent chaque forme qui le fixe, et pourtant, aucun ne s’incline, car ce regard furibond n’était point celui de leur très chère bras-droit. Un sourire, trop carnassier, une démarche, trop sûre d’elle, et un regard trop ardent pour que ce soit le sien. Mais en l’espace de quelques secondes, il reprit sa contenance et son sérieux, exprimant un faciès des plus neutres, gardant un dos droit. C’est comme ça qu’elle marche, non ?
Il lève le regard une fois à quelques mètres du torturé, et cet imbécile est tombé dans le panneau.
Il te regarde, Invidia, ou plutôt devrai-je dire Arizona. Son regard semble s’illuminer, il te regarde comme si tu étais un salvateur, un modèle, un exemple, oh que c’était jouissif. Toi, tu lui contentes de lui gratifier un maigre sourire alors que tu t’élances vers lui d’une démarche féline et vive.
Skyyyyye ! Comment ça va toi ? Il papillonne, et ses yeux azur virent à l’améthyste. Puis, une voix masculine s’échappe de sa gorge.
Hahem, hahem, attend, je veux dire… Et la voix du bras-droit de Charybde réapparaît de nouveau, tranchante.
Depuis la dernière fois, la torture...le viol, tout ça !#2f5b44